« En apparence » à l’exposition « Viva la frida »

Lettre d’intention pour l’œuvre « En apparence »

La technique que j’utilise est le collage à partir de morceaux d’affiches publicitaires. Cela convient parfaitement pour travailler autour des apparences, autour de ce qui est donné à voir, le décalage entre le message et la réalité.

Le choix de décomposer l’œuvre en 4 tableaux distincts (146×89 cm, 146×97 cm, et 2x70x70 cm ), fait référence aux divisions intérieures de l’artiste, mais aussi aux douleurs et luttes de l’histoire mexicaine.

La biographie de l’artiste, écrite par Helga Prignitz poda ( Ed Prisma ) m’a particulièrement orientée dans la réalisation de cette œuvre. Pour cette historienne de l’art, Frida Kahlo mélange le privé au politique dans son exploration identitaire.

Les questions qu’elle a portées tout au long de sa vie, autour de la douleur, du handicap, de l’identité, de la relation amoureuse, du désir, de l’emprise, de la place de la femme, se sont mêlés à l’histoire mexicaine. Elle les a souvent symbolisés dans ses tableaux par des animaux, des fleurs et végétaux.

J’ai réemployé ces différents symboles dans un paysage coloré, dont les apparences paradisiaques revêtent une symbolique complexe.

Le mur végétal pour la féminité et le cocon protecteur, le singe, comme symbole du masculin, compagnon de solitude. Les lilas, symboles de fidélité, pris dans la toile d’araignée avec une phyllie, phasme qui peut perdre des membres et dont la vie est éphémère, le tout ignoré par un gros poussin représentant Diego, sa puérilité et son égoïsme. Les fleurs que Frida peignait “ pour qu’elles ne meurent pas ”. La feuille blanche pour “tourner la page” après chaque épreuve, les perroquets amazones séparés ou ensemble, mais regardant dans des sens différents…